lundi 29 septembre 2008

Yves Dana, sculpteur


Dans son atelier de Mon repos à Lausanne, rencontre le 12 octobre 2008 avec un créateur en pleine maturité
Un art puissant, serein, issu d’un combat, plutôt sportif, avec la matière : le grand métier de la sculpture

L’homme est plutôt frêle, pas bien grand… Les sculptures, du moins certaines, sont imposantes, monumentales. Des totems, des stèles, où le temps est à l’œuvre, parfois rongés par l’usure, par le temps, face à l’éternel…

Un œuvre qui a de la puissance, une force intérieure… Des pièces qu’il faut faire surgir de la matière.

Il y eut le métal, puis le bronze, puis la pierre, trois étapes, trois manières de lutter avec les formes ou de les apprivoiser. Le métal c’était la soudure, l’assemblage, des pièces hérissées, heurtées ; le bronze, c’étaient des formes issues du plâtre ou de la glaise, une manière de sérénité (influencée par la découverte de l’Egypte) ; la pierre, le marbre, c’est le corps à corps avec le minéral, c’est la poussière, le bruit, une manière de combat, pour aboutir à une certaine sérénité, en tout cas à quelque chose d’essentiel.

Aux approches de la cinquantaine, Yves Dana semble serein, même s’il doute continuellement. Prêt peut-être pour un nouveau virage, pour des audaces à venir ? Tout ce qu’il semble craindre, ce serait de devenir trop sage. C’est pourquoi sans doute il malmène ses pierres, de crainte qu’elles ne paraissent lisses ou immuables. Comme pour les mettre en danger, leur instiller de l’incertitude.

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